En début de semaine, Microsoft a dévoilé au grand jour la prochaine itération de sa tablette sobrement appelé Surface 2. Au menu, des améliorations mais pas de changements importants tant sur le fond que sur la forme. Les leçons de l'échec de la première version ne semblent pas été retenues, à moins que le sens critique des équipes tant marketing que technique ne soit simplement pas une des valeurs du nouveau "Microsoft One" - expression utilisée par Steve Ballmer suite à la récente réorganisation autour de quatre grandes familles (les systèmes d'exploitation, les applications, l'informatique dématérialisée (Cloud) et les appareils) dont la communication entre elles est déclarée valeur numéro une.

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Surface 2 à droite et Surface Pro 2 à gauche


Surface 2 et Surface Pro 2 : des caractéristiques actualisées, sans plus

La Surface 2, ancienne Surface RT qui perd son suffixe RT, évolue pour utiliser les derniers composants électroniques du marché et disponibles en quantité depuis quelques mois maintenant chez les fournisseurs. Il n'y a donc pas de surprise, à savoir :
  • Un écran 10,6 pouces Full HD (1920 x 1080) tactile multipoint (5 points)
  • Processeur : NVIDIA Tegra 4 
  • Mémoire vive : 2 Go
  • Disque dur : 32 Go / 64 Go
  • Autres technologies :
    • Wi-Fi (802.11a/b/g/n)
    • Technologie Bluetooth 4
    • Deux caméras (une à l'avant de 3,5 megapixels et une à l'arrière de 5 mégapixels)
    • Microphone / Haut-parleurs stéréo
    • USB 3
    • Lecteur de carte microSD
    • Prise casque
    • Sortie vidéo HD
    • Port pour clavier
    • Capteurs : Capteur de luminosité ambiante / Accéléromètre / Gyroscope / Magnétomètre
  • Autonomie : jusqu'à 10h / 7 à 15 jours en veille (charge complète : 2 à 4 heures)
  • Dimensions : 274,5 x 173,0 x 8,89 mm
  • Poids : 676 g
  • Windows 8.1 RT
  • Office RT1 qui comprend maintenant Outlook en plus du trio Word, Excel et PowerPoint
Les principales nouveautés sont donc le passage à un écran Full HD, l'utilisation du processeur NVIDIA Tegra 4 ainsi que la mise à jour de la connectique afin de supporter les dernières avancées en termes de performances. La tablette est également un tout petit peu plus fine, la différence étant plutôt faible (0,5 mm) cela ne devrait toutefois que peu se ressentir à l'usage. Enfin, le pied intégré évolue afin de proposer deux positions différentes afin de s'adapter à toutes les situations.

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La Surface Pro 2 évolue elle aussi avec des composants disponibles depuis plusieurs semaines chez les fournisseurs, à savoir : 
  • Un écran 10,6 pouces Full HD (1920 x 1080) tactile multipoint (10 points)
  • Processeur : Intel Core i5/i7 de 4ème génération (Haswell)
  • Mémoire vive : 4 Go / 8 Go
  • Disque dur : 64 Go / 128 Go / 256 Go / 512 Go
  • Autres technologies :
    • Wi-Fi (802.11a/b/g/n)
    • Technologie Bluetooth 4 avec gestion du profile basse énergie
    • Deux caméras HD 720p (une à l'avant et une à l'arrière)
    • Microphone / Haut-parleurs stéréo
    • USB 3
    • Lecteur de carte microSD
    • Puce TPM pour la sécurité de l'entreprise
    • Prise casque
    • Mini DisplayPort
    • Port pour clavier
    • Capteurs : Capteur de luminosité ambiante / Accéléromètre / Gyroscope / Magnétomètre
    • Stylet Surface
  • Autonomie : 7 à 10h suivant l'usage / 7 à 15 jours en veille (charge complète : 2 à 4 heures)
  • Dimensions : 274,5 x 173,0 x 13,46 mm
  • Poids : 907 g
  • Windows 8.1 Pro
Notons que l'utilisation d'un processeur Intel de sa dernière gamme permet à Microsoft de proposer une autonomie correcte pour une tablette contrairement à la première version de sa tablette. Cela n'est pas tant dû à l'optimisation du système d'exploitation avec l'expérience de l'année écoulée (du moins, très peu) mais grâce aux nombreux progrès effectués ces derniers mois par le fondeur afin de proposer des processeurs aussi puissant mais, consommant bien moins d'énergie. Cela lui permet de pouvoir (enfin) se positionner sur le marché de la mobilité (tablettes et smartphones) abandonné à son concurrent (techniquement parlant) depuis son avènement, à savoir ARM.

Elles seront toutes les deux disponibles à partir du 21 octobre et en pré-commande en ligne depuis quelques jours sur le Microsoft Store. Les prix sont les suivants :
  • Surface (qui reste en vente) :
    • 339€ : 32 Go seule
    • 389€ : 32 Go avec clavier Touch Cover noir
    • 444€ : 64 Go seule
    • 494€ : 64 Go avec clavier Touch Cover noir
  • Surface 2 :
    • 439€ : 32 Go sans Cover
    • 539€ : 64 Go sans Cover
    • XX€ la Touch Cover
    • XX€ la Type Cover
  • Surface Pro 2 :
    • 879€ : 64 Go seule
    • 979€ : 128 Go seule
    • 1279€ : 256 Go seule
    • 1779€ : 512 Go seule
  • Accessoires :
    • 79,99€ : Touch Cover
    • 129,99€ : Type Cover
    • 119,99€ : Touch Cover 2
    • 129,99€ : Type Cover 2
    • 29,99€ : Stylet Surface
    • ...



ARM versus Intel : Microsoft manque-t-il d'ambitions ? 

Justement, abordons le cas ARM puisque Microsoft propose deux versions de sa tablette Surface - une avec un processeur ARM et une autre avec un processeur Intel. Le 10 septembre dernier, Apple a présenté le tout premier processeur mobile ARM 64 bits. Cette annonce a surpris l'ensemble de ses concurrents, Samsung (la division mobile) alors que c'est ce dernier (la division industrielle/production) qui le fabrique (sans le concevoir). Même ARM a été surpris puisque la société n'attendait pas les premiers processeurs 64 bits avant l'an prochain, et pour serveurs uniquement.

Apple a donc frappé un grand coup avec une avance technologique de plusieurs mois sur ces concurrents (et peut-être plus, si l'on considère que son système d'exploitation est maintenant lui aussi en 64 bits - ce qui n'est pas rien au niveau de la charge de travaille à effectuer). La surprise fut réellement totale car même la puissance brute du processeur est impressionnante puisqu'elle se situe au niveau des processeurs Intel qui étaient utilisés dans les Mac mini en 2010.

Rappelons que le processeur d'Apple est conçu pour un usage mobile, ce qui ne permet pas nécessaire d'obtenir les meilleures performances que si on conçoit un produit qui peut avoir une meilleure dissipation thermique et une plus grande place pour l'accueil. L'architecture conçue par Apple permet donc théoriquement d'aller encore plus loin niveau performances, ce qui ne manquera pas de donner du grain à moudre à ceux qui estiment que des MacBook ARM pourrait voir le jour dans un avenir de moins en moins loin.

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Apple est en effet en train de reprendre le contrôle d'une des pièces maitresse de ses produits : le processeur. Cela est d'autant plus visible que les ingénieurs d'Apple ont réalisé eux-mêmes leur propre design de processeur, Apple ayant acheté une telle licence à ARM qui vend d'habitude plus souvent les designs entiers (architectures) laissant simplement la production à la charge du client. Apple montre un véritable savoir faire, d'autant plus que ses processeurs utilisent toujours une architecture double coeurs qui donne le meilleure alors que les concurrents utilisent une architecture quatre coeurs qui n'est (visiblement) pas au même niveau.

La firme de Cupertino ne s'arrête pas en si bon chemin. Elle a également annoncé un co-processeur maison lui permettant d'améliorer l'autonomie de son téléphone en déchargeant le processeur principal de tâches répétitives et gourmandes en énergie si elles sont réalisées par ce dernier. Un co-processeur (puce) nommée M7 est donc chargé de collecter et analyser les données issues des principaux capteurs (GPS, gyroscope, boussole, magnétomètre) de manière continue sans utiliser l'énergie nécessaire au fonctionnement du processeur A7. Les applications pourront se connecter directement à cette puce afin de récupérer les mesures et les exploiter. Le système d'exploitation iOS se voit en effet doter d'un tout nouveau Framework permettant aux développeurs d'identifier lorsque l'utilisateur se met à marcher ou encore est en train de conduire. Le téléphone s'adapte ainsi aux situations comme ne pas proposer de se connecter aux réseaux WiFi si l'utilisateur n'est pas chez lui (ou dans un lieu qui convient) ou encore adapter la fin du trajet dans Maps en basculant sur l'itinéraire piéton lorsqu'il descend de sa voiture.

Dans ce contexte bien précis, il est dommage que Microsoft ne soit pas lui aussi un acteur dans ce domaine. L'informatique a quitté l'enfance, et même l'adolescence, pour rentrer dans l'âge adulte. Les prouesses de la partie logicielle transformaient nos vies, tandis que les prouesses de la partie matériel permettaient l'émergence de nouveaux outils et usages. Aujourd'hui, les révolutions sont le plus souvent que des évolutions (ou assemblage d'évolutions) logiques et prévisibles. Il faut savoir utiliser les bons composants qui mis bout à bout donne ensemble un produit qui peut conquérir les potentiels utilisateurs (comme ce qu'à fait Apple avec l'iPhone en 2007).

Le couple matériel/logiciel est dans ce contexte ce qui devient de plus en plus important puisque les liens sont de plus en plus nombreux entre les deux et deviennent une nécessité pour que l'expérience utilisateur soit à la hauteur des attentes des utilisateurs de moins en moins novices. L'évolution est commune et non plus uniquement sur l'un ou l'autre.


Microsoft a bien du mal à opérer ce changement, historiquement Windows est fait pour fonctionner sur un maximum de matériel. La compatibilité est maximale mais l'optimisation tire dans le sens contraire puisqu'il faut être suffisamment générique pour supporter un maximum de choses. Microsoft devra faire évoluer cela - ce qui est ni plus ni moins que son modèle de toujours - pour se transformer dans les prochaines années. Cela est d'autant plus visible sur la partie mobile incarnée par Windows Phone et Nokia (maintenant propriété de Microsoft).

Windows 8.1 de base, mais sans le support des écrans 'Retina'

Les deux nouvelles tablettes seront livrées avec Windows 8.1, qui sera quant à lui disponible le 18 octobre prochain soit quelques jours avant la Surface 2 et Surface Pro 2. Même si elles accompagnent la sortie de la nouvelle version majeure de Windows - car oui, il s'agit bien une version majeure de part les changements apportés dans les bases même du système - elles n'exploitent malheureusement pas tout son potentiel...

En effet, Windows 8.1 gomme un des défaut de Windows 8 mis en exergue par la sortie des MacBook Pro Retina (et de manière plus large avec les écrans 4K depuis quelques semaines) : le support des écrans haute définition. Contrairement au passé, il n'est plus question aujourd'hui d'augmenter la résolution afin de profiter d'un plus grand espace de travail avec le surplus de pixels disponibles, mais d'avoir des éléments mieux définis à l'écran.

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Au quotidien, ces écrans apportent beaucoup, tant sur la qualité de l'affichage, des détails qui deviennent perceptibles mais aussi sur la fatigue oculaire des utilisateurs. Depuis maintenant un an, j'utilise un MacBook Pro Retina (aussi bien avec OS X qu'avec Windows 8/8.1) et je peux certifier qu'il ne s'agit pas d'un simple argument marketing mais d'un véritable apport au quotidien. La différence est d'autant plus visible lorsqu'il faut utiliser des écrans de moins bonne qualité au travail (colorimétrie, définition/résolution) : la fatigue se fait tout de suite plus présente et le soir venu, on retrouve avec plaisir son écran Retina sans équivalent (mis à par les nouveaux écran 4K qui peuvent enfin rivaliser avec ce dernier).

Cette évolution est logique, même si décriée par de nombreux utilisateurs qui ne la comprennent pas, et va dans le même sens que celle qui sévit depuis quelques années dans le monde des smartphones (écrans) et plus largement dans celui des appareils photos. Les capteurs utilisent de plus en plus de pixels afin de capter de plus en plus de détails (et de lumière s'ils sont agrandis) dans le but de proposer de meilleures photographies qui reflétant au mieux la réalité. Au fond, il ne s'agit que d'exposer à nos yeux la qualité qu'ils sont capables de voir lorsque nous les utilisons. Un écran étant regardé par nos yeux, il est donc logique que la qualité de ces derniers augmente afin qu'elle se hisse à une situation normale pour eux.

Windows 8 a été conçu en prenant en compte ces nouveaux écrans qui allaient arriver sur le marché - enfin, sur le marché du Mac - et ce fut un des arguments de l'éditeur. Toutefois, après quelques tests, la réalité a rattrapé Microsoft : l'environnement Modern UI est entièrement compatible avec ces hautes résolutions mais l'environnement historique de Windows (bureau et applications associées) ne le gère absolument pas. Quel ne fut pas la déception face aux discours prometteur de la firme de Redmond durant le développement de Windows 8 !

Windows 8.1 règle enfin le problème (en grande partie du moins) et les applications commencent à être compatibles comme Visual Studio 2013. Testé et approuvé, cela change l'expérience utilisateur ! Mais quelle déception encore une fois, de voir que l'éditeur n'a pas profité de sa nouvelle gamme de tablettes pour mettre en avant cette avancée alors que ses concurrents le font tous (Google, Apple, ...). D'autant plus que la lecture et la consommation de contenu est bien plus agréable avec de tels écrans...

Une myriade d'accessoires et de services pour combler les manques

Avec cette nouvelle version de sa tablette, Microsoft a continué d'explorer la piste des accessoires afin de se démarquer de ses concurrents. Nous avons bien entendu une nouvelle version de la Touch Cover qui devient légèrement plus fine tout en embarquant bien plus de capteurs internes afin d'améliorer sensiblement sa réactivité. La Type Cover évolue elle aussi en devenant plus fine et gérant le rétro-éclairage.

Mais la firme de Redmond ne s'est pas arrêté là, elle a présenté de nouveaux accessoires comme une station d'accueil ainsi qu'une nouvelle Cover dédiée aux DJ. Concernant cette dernière, son intérêt reste à prouver mais l'exploration de cette piste est intéressante.

La station d'accueil répond pour sa part à un besoin que de nombreux utilisateurs de la Surface Pro ont ressenti, surtout vu la positionnement de la tablette qui est venté tant pour son usage en mode tablette que pour son usage comme un mini ordinateur. Ainsi, nous pouvons y connecter un écran, la brancher sur le réseau via un câble Ethernet ou encore utiliser un véritable clavier et souris qui seront tous connectés à la station d'accueil. Une fois la tablette posé sur la station, ils deviennent actifs et prennent le relai pour proposer le confort d'un véritable poste de travail - modulo la puissance de la tablette. Seule la Surface Pro 2 est compatible avec la station d'accueil.

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Microsoft ajoute également plusieurs services offert afin d'augmenter l'attractivité de sa tablette. Ainsi, l'acheteur pourra bénéficier de 200 Go de stockage supplémentaire (de base, 7 Go sont proposés gratuitement) sur SkyDrive durant deux ans. L'acheteur pourra également utiliser Skype en bénéficiant des appels vocaux gratuits et illimités vers les lignes fixes dans plus de 60 pays et du WiFi gratuit aux points d'accès Skype dans le monde entier.

L'espace de stockage supplémentaire sur SkyDrive équivaut à une réduction annuelle de 74€. L'avantage Skype possède lui aussi une valeur qui n'est pas anodine même si cela dépend dans l'absolu de votre utilisation de Skype. Clairement, Microsoft utilise les atouts qu'il possède en termes de services dans le but d'attirer les acheteurs alors que la valeur absolue à elle seule de sa tablette ne lui permet pas de se différencier de ses concurrents.

Une tablette mobile, mais pas trop...

La Surface (2) est belle est bien une tablette, mais une tablette de maison. En effet, son format et ses capacités ne lui permettent pas d'obtenir un autre statut. Commençons par son format 10,6 pouces tout en longueur et avec de grosses marges tant sur les côtés tant qu'en haut qu'en bas.

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Ensuite, les différentes versions de la Surface 2 (et Pro 2) ne supportent toujours pas les réseaux de communication mobile, à savoir les réseaux 3G et 4G/LTE maintenant. Même si son format n'est pas le plus mobile qu'il soit, cela ne constitue pas en soit une raison suffisante pour ne pas proposer cette possibilité aux utilisateurs. A l'inverse, Microsoft semble s'orienter vers un bundle avec un smartphone Windows Phone en utilisant l'argument du partage de connexion. Ceci est peut-être un moyen de promouvoir également son offre mobile, mais cela ne sera assurément pas du goût de tous les utilisateurs...

Du moins pour le moment, car le responsable de la division Surface a indiqué à ZDnet : "Nous n'en avons pas parlé aujourd'hui, mais la Surface 2 inaugurera un superbe SKU LTE l'année prochaine". Ni la date de sortie, ni le prix ne sont aujourd'hui connus.

Une note d'espoir existe cependant pour avoir enfin un produit véritablement nomade. Microsoft pourrait obtenir un meilleur format s'il commercialise une déclinaison 7/8 pouces de sa tablette. Si cette dernière est compatible 3G/4G/LTE, nous aurons alors probablement un produit grand public qui pourrait réellement se montrer intéressant. Les rumeurs sur un tel modèle équipé d'un processeur Snapdragon 800 - véritablement dommage que l'éditeur n'est d'ailleurs pas utilisé ce dernier dans la Surface 2 pour ses qualités et meilleures performances générales que le Tegra 4 - existe sans que cela ne se soit concrétisé pour l'instant. A suivre dans les prochaines semaines et mois.

Aucune évolution du paradigme véhiculé par la tablette Microsoft

Le passé est une "chose" qu'il faut savoir regarder afin que l'avenir ne soit pas le présent mais une évolution de celui-ci. Du moins, si notre sens critique permet de dégager des axes d'améliorations. C'est la chose que Microsoft n'a pas su faire avec ces deux nouvelles versions de sa tablette maison. En partant du constat qu'aucune innovation n'a été présentée, l'évolution du matériel ne représente en elle qu'une utilisation des dernières (avant-dernières) technologies disponibles auprès des différents fournisseurs du marché.

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Le paradigme est toujours la même, à savoir celui d'une tablette qui se transforme en ordinateur portable avec sa Touch Cover ou la Type Cover.
Certes, ce point est un élément différenciateur sur le marché des tablettes, mais ce n'est pas ce que recherche la majorité des utilisateurs - soit justement le marché cible de l'éditeur/constructeur.

Les publicités (ou éléments publicitaires) montrent tous cet usage bien plus qu'elles ne mettent en avant le côté mobile de la tablette. Ne parlons pas de l'usage du tactile qui est principalement montré au travers de quelques interactions sans réellement montré la qualité de ce dernier lors de la rédaction d'un message/mail ou encore d'un document. On a l'impression que c'est cette capacité de transformation (un usage combo en quelque sorte) qui est l'argument numéro un de cette tablette. Or, une tablette ce n'est justement pas cela, et on fait rarement les deux à la fois sans concessions... La nouveauté représentée par le portage d'Outlook n'en est qu'un exemple frappant.


 

Support commercial Surface 2 (gauche) et Surface 2 Pro (droite)



Justement, la suite Office - la version bureau - est toujours mise en avant. Or, bien que son interface soit dite adaptée au mobile elle n'est pas pour autant efficace. Les éléments d'IHM - pourtant agrandis - ne sont pas adaptés et l'expérience bien moyenne si l'on désire rédiger une lettre un peu longue ou un document fouillé. Pourquoi ne pas mettre en avant la version de OneNote qui fonctionne au sein de la nouvelle interface adaptée au tactile (Modern UI) ? Pourquoi ne pas avoir décider de repenser les applications de base de la suite Office dans le nouvel environnement Modern UI ? Pourquoi ne pas avoir donné la consistance d'Outlook à l'application Courrier native (ou développé une version Modern UI) ?

Tout simplement : pourquoi ne pas s'être tourné vers ce que Microsoft présente comme son (bel) avenir ?

Autant de réponses qui restent en suspens et sans réponses. Le manque de temps, de personnes ni d'argent ne peuvent être les excuses de la part d'une société comme la firme de Redmond. Cela fait maintenant plus de deux ans (cinq ans depuis les premières versions internes de Windows 8 ?) que le travail aurait du débuter. Cela ressemble plus à un singulier aveu de faiblesse des capacités de l'environnement technique Modern UI. Faiblesses que les développeurs tiers n'hésitent d'ailleurs plus à pointer du doigt tout comme l'orientation à tout va sur le HTML5/CSS3 à l'insu des technologies qui sont les bases du Framework .NET et de Windows.

La deux seules notes positives à retenir - les pré-commandes étant passé inaperçues - sont le maintient du réseau de distribution mis en place avec les différents partenaires de l'entreprise et la suppression du suffixe "RT" pour la Surface basée sur l'architecture ARM. La tablette ne devrait (on l'espère) donc pas manquer (en terme de volume) les fêtes de fin d'année et les potentiels acheteurs intéressés pourront aller la tester dans les différentes boutiques bien connues (Fnac, Darty, Boulanger, ...). La simplification du nommage des deux versions devrait simplifier la communication auprès du grand public même si les restrictions de Windows RT restent encore et toujours à expliquer - ce qui n'a pas été réussi jusqu'ici et qui risque bien de rester un échec puisque rien n'a évolué.

La troisième itération sera peut-être la bonne... ou pas.

Commentaires (2)

Avatar de l'auteur arthur - Lundi 30 septembre 2013, 20:04
Je te trouve bien sévère. Pour moi le seul point faible d'un point de vue matériel est l'écran. Peut-être la compatibilité 3G et 4G/LTE mais je crois qu'il s'agit encore d'un marché de niche car peu nombreuses sont les personnes prêtes à payer pour deux forfaits mobiles - la plupart des iPad que j'ai croisé étaient Wifi seulement. La Surface à l'avantage du port USB, du kick-stand et des cover clavier.

D'un point de vue software, c'est autre chose et là MS a clairement du retard pour attirer les éditeurs tiers. Espérons que la multiplication des PC et tablettes Windows 8 change la donne rapidement.
J'espère également que MS saura faire fonctionner ses applications « Métro » sur le bureau et non plus uniquement en mode plein écran.

Quoi qu'il en soit, j'ai commandé la surface Pro 2 aujourd'hui car l'autonomie de la batterie est enfin assez bonne et W8.1 va dans la bonne direction. Je pense que 2014 devrait changer la donne sur de nombreux point car beaucoup plus d'appareils Windows 8 et Windows Phone 8 seront en circulation, les « stores » devraient être unifiés, et ca devrait donc apporter les applications encore manquantes.
Avatar de l'auteur Christophe Lavalle Christophe Lavalle - Mardi 01 octobre 2013, 07:57
Les forfaits commencent à intégrer l'option multi-SIM qui permet d'avoir deux SIM sur le même abonnement souvent gratuitement proposé pour les possesseurs d'offres 4G. Je pense donc que les utilisateurs sont intéressés mais que l'offre actuelle ne permet pas à ce marché de dépasser le marché de niche à l'heure actuelle. Le format de la Surface est également un point faible (sauf en entreprise) car les utilisateurs qui veulent être nomades privilégierons les tablettes 7/8 pouces. Il serait intéressant que Google ventile les chiffres de ventes de sa Nexus 7 afin que l'on puisse comparer l'intérêt des utilisateurs pour le modèle WiF et le modèle 3G/4G.

Pour le côté software, Microsoft a effectivement du retard mais je pense que le manque d'attrait provient aussi d'une cause bien moins facile à corriger rapidement : les possibilités de l'environnement Modern UI tant techniquement que d'un point de vue ergonomique.

Les développeurs semblent avoir du mal à proposer des ergonomie et surtout design qui sont intéressants et qui permettent à chaque application d'avoir son propre univers. Le design Modern UI est super sur beaucoup de points mais il est à mon sens trop directeur. Je ne pense pas que Microsoft a voulu l'être mais que c'est tout simplement le résultat qui l'impose afin de respecter ses principes. Il sera intéressant de voir ce que Microsoft va modifier pour relâcher la pression à ce niveau. Apple y étant arrivé tout en gardant une ligne directrice forte.

D'un point de vue technique, l'environnement a malheureusement des lacunes et les éditeurs tiers n'hésitent pas à la dire. Cela était vraiment visible lorsque Microsoft a annoncé que les abonnés MSDN et TechNet n'auraient pas accès à Windows 8.1 RTM et Visual Studio 2013 RC avant la sortie officielle. L'éditeur est d'ailleurs revenu en arrière sur ces deux points. Mais les critiques sont devenus visibles et il est reproché à l'éditeur de privilégier le HTML5/CSS3 et grosso-modo toutes les choses qui peuvent générer le buzz avec les développeurs tiers qui font cela pour se détendre. Les professionnels ne sont pas (plus) écoutés et les technologies de bases (tout le Framework .NET, WPF, ...) n'évoluent plus assez surtout au vu des chantiers qui sont demandés (et qui étaient promis) depuis de nombreuses années.

Je suis content pour toi que tu es trouvé ce que tu cherchais avec la Surface Pro 2. Je suis dur, mais je ne le fais pas pour descendre le produit mais car je suis déçu. Comme je l'explique, les enjeux de ce marché sont importants et Microsoft semble une fois de plus louper le virage (qu'il a déjà pris avec du retard) : une tablette n'est pas un transformable. Du moins pour la majorité des utilisateurs, ce qui est normalement ceux que Microsoft souhaite toucher pour générer des volumes de ventes correctes et qui permet de générer des bénéfices après avoir rembourses les charges de conception et courantes. Que Microsoft propose les deux ne me dérangerait pas, mais que l'éditeur ne propose que le côté transformable me laisse à penser qu'ils n'ont pas compris ce marché - ni ce les challenges qui l'entour (processeur, co-processeur, lien hardware/software, taille/poids...).

L'éditeur doit évoluer vers une entreprise qui conçoit l'ensemble comme un tout et non un assemblage de composants et y ajoute le software qu'il a conçu de A à Z.

L'espoir repose sur Sharp (écran type « Retina") ou Lenovo dans les prochaines semaines.

:)