Depuis de longues années, les astronautes en mission à bord de la station spatiale internationale utilisaient des ordinateurs portables sous Windows XP. La NASA indique aujourd'hui que ce dernier a été remplacé au profit de Linux. La fiabilité et stabilité est pointé du doigt, mais pas seulement. L'ouverture - ou plutôt la fermeture - en est probablement la première cause...

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La fin du support étendu de Windows XP

La NASA a choisie la distribution Linux Debian 6
pour prendre la succession de Windows XP sur les dizaines d'ordinateurs portables (ThinkPad de Lenovo, seuls à être certifiés pour fonctionner à bord de l'ISS) de la station spatiale internationale. D'autres distributions Linux comme RedHat et Scientific Linux sont déjà utilisées pour d'autres besoins et systèmes embarqués. La première conséquence de ce choix est la disparition totale de Windows à bord de la station spatiale internationale. 

Ce choix est d'abord dicté par la fin du support étendu de Windows XP le 8 avril 2014 après 12 longues années de bons et loyaux services. Il fallait donc le remplacer et Keith Chuvala de la de la United Space Alliance a déclaré pour justifier ce choix : "Nous avons migré les fonctionnalités clés de Windows vers Linux parce que nous avions besoin d'un système d'exploitation qui est stable et fiable.". Il faut reconnaître que ces deux points ne sont pas les qualités premières de Windows XP même s'il fut une réussite tant technique que commerciale indéniable.

Ce fut le premier système d'exploitation grand public à s'appuyer sur la couche NT. Là ou il est plus difficile d'entendre ces critiques, c'est que depuis la firme de Redmond a fourni les efforts nécessaires pour justement travailler cette stabilité et fiabilité qui n'étaient pas les points forts de Windows XP (à relativiser pour le grand public). Windows Vista a beaucoup apporté sur ce point (ainsi qu'au niveau de la sécurité du système) lorsqu'il était utilisé avec les nouveaux formats de pilotes même s'il manquait d'optimisations, problèmes que Windows 7 a ensuite corrigés. Pourquoi la NASA n'a jamais migré vers Windows 7 ? Ce dernier est disponible depuis plus de trois ans, et les portables ThinkPad de Lenovo le supporte depuis longtemps.

Le contrôle du système lui-même, au profit de l'enjeu de la sécurité

Mais derrière ce choix, une autre problématique ce cache : la NASA désire avoir la main sur le système lui-même afin de pouvoir le personnaliser et l'amender comme ils le souhaitent et suivant son propre planning. Là est pointé la fermeture de Windows sur lequel seul la firme de Redmond a la main même s'il est imaginable de concevoir que la NASA possède (possédait) une relation privilégiée avec l'éditeur lui permettant l'accès à certaines informations techniques.

L'United Space Alliance indique qu'au cours de la vie de Windows XP, en 2008 les ordinateurs portables ont été infestés par le virus W32.Gammima.AG worm par l'intermédiaire d'un astronaute russe. L'infection a eu lieu sur un ordinateur puis s'est rapidement étendue à l'ensemble des ordinateurs du réseau. Il est indiqué que l'utilisation de Linux permet également d'immuniser la station spatiale internationale contre les menaces de ce type. Pourtant, cela n'est absolument pas vrai. L'utilisation de Linux permet de diminuer ce risque mais les menaces se déplacent aujourd'hui sur toutes les plateformes. OS X qui a longtemps été épargné par les menaces à du faire face à plusieurs attaques notamment liées à Flash Player.

Pourtant, on peut aisément penser que c'est le processus interne de sécurité qui a été défaillant puisqu'il semble inimaginable que des procédures drastiques ne soient pas mises en place pour permettre des connexions sécurités. De même, il est tout aussi inenvisageable de concevoir que le matériel envoyé dans l'espace ne subisse pas de drastiques contrôles en amont.

La fondation Linux pour former les astronautes

La foudation Linux propose de former les astronautes à bord de l'ISS sur la façon d'utiliser Debian 6 sur leurs ordinateurs portables. Malgré les nombreuses améliorations des distributions Linux de manière générale ces dernières années, il reste encore un long chemin à parcourir pour obtenir l'expérience utilisateur et l'ergonomie d'OS X (qui partage pourtant techniquement de nombreux points avec Linux et Unis) et la compatibilité maximale qu'offre Windows avec l'ensemble des périphériques qui peuvent exister.

Source : ExtremeTech

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